Toute l'équipe d'Expé-mission 2010 est bien rentrée d'Haïti* et rassurez-vous, nous ne sommes pas en quarantaine : personne d'entre nous n'a attrapé le choléra, ni la malaria ni aucune turista durant le voyage! Il faut dire que nous avons pris les meilleures précautions, sur les conseils de notre équipe médicale, de "notre" médecin Clertida et de Robert. Comme à l'aller, tous nos bagages sont arrivés à bon port, malgré la cohue totale à l'aéroport de Port-au-Prince.
* sauf Clertida, qui poursuit sa mission au quotidien dans son pays, et Robert, qui pense qu'on veut se débarrasser de lui, le laissant aux prises avec le choléra. Robert poursuit la mission jusqu'au 24 novembre, avec un autre membre de l'équipe qui le rejoindra le 17 novembre, Claude Pelletier.
Tout cela est un miracle en soit, en raison des inquiétudes liées à l'arrivée de l'épidémie de choléra à Port-au-Prince et au passage de l'ouragan Tomas. On revient de loin! Pourtant, pas un seul instant nous ne nous sommes sentis menacés (je crois pouvoir parler au nom de toute l'équipe). Et nous nous sommes sentis en sécurité grâce à l'encadrement de la police d'Haiti et des policiers de la Minustah, à nos côtés lorsque nous en avions besoin. Les mots qui résonnent à nos esprits, une fois rentrés chez nous, sont plutôt : dévouement (notamment du personnel des orphelinats, qui font un travail exceptionnel à salaire moindre), compassion, reconnaissance, générosité, chaleur humaine, solidarité, partage, espoir, sourires... En cela, nous sommes fiers de la réussite de notre mission humanitaire, de notre mission humainitaire.
Sans faire trop de blabla, on ne peut passer sous silence l'immense don de soi de Robert Lessard et de Clertida Lamothe-Cassamajor, nos deux "logisticiens" hors pair, sans nommer toutes leurs autres qualités, leur tendresse et leur sensibilité. Et un immense merci à Katia Bussière, pour ses dons d'organisatrice, de conciliation et d'écoute, et à François-Guy Thivierge, l'allumeur d'étincelles des projets les plus fous. Tous deux ont su rassembler autour de leur projet initial, les membres d'un groupe qui se sont bien complétés. Nous pouvons clamer Mwen Kontre pou yo : mission accomplie!
Bilan des courses, nous avons organisé cinq cliniques médicales dans des orphelinats et des camps de déplacés, parfois dans des conditions très difficiles. Nous avons été témoins d'une misère extrême, souvent indécente. Si nous avons eu du mal à trouver ce qualificatif, ce n'est pas pour rien. Nous avons fourni des kilos de médicaments, livres, matériel scolaire, souliers, vêtements, jouets éducatifs, tenues et ballons de soccer. Ces derniers ont fait fureur. Merci à tous nos partenaires, qu'ils soient commanditaires ou individuels : mèsi anpil.
Grâce aux efforts de chacun et aux nombreux dons, nous avons pu aller distribuer directement 30 000 $ en biens et 55 000 $ en argent. Quelqu'un en mission là-bas et qui nous a vus à l'oeuvre, m'a dit que nous avions fait en une semaine le travail de dix ONG, de par notre action directe et notre efficacité. Ce compliment, et le sourire de tous les gens que nous avons rencontrés, vaut tout l'or du monde.
Le rideau se ferme sur cette première mission, mais tout le groupe a trouvé l'expérience merveilleuse, en dépit ou grâce aux difficultés. La plupart veulent déjà y retourner, après avoir décanté ces moments intenses.
Revenez nous voir, nous ajouterons des photos et vous parlerons de la suite de la mission, car suite il y a!
texte : F. Bourg; photos : Katia Bussière, Caroline Poulin et Florence Bourg