2010/11/10

C'est le départ !

Robert en compagnie de Nathalie et de Wilsa, nos hôtes.

Nous nous apprêtons à rentrer à Montréal, et pouvons crier : mission accomplie! La mission s'est terminée hier avec un beau discours de remerciement de Robert et de Clertida. Merci à tous les deux. Chacun de nous ressort bouleversé, transformé par cette expérience.
L'épidémie de choléra se propage à Port-au-Prince : quelle désolation, souhaitons qu'elle soit contenue au plus vite. Robert demeure ici plusieurs autres jours pour poursuivre la mission.

Surveillez le blogue dans les prochains jours, car nous y ajouterons les détails de la journée d'hier —une autre bouleversante— les nouvelles de nos grimpeurs du Pic La Selle (rassurez-vous : tous sont arrivés sains et saufs de cette ascension, qui n'a cependant pas pu aboutir), ainsi que d'autres descriptions de cette aventure et plein de photos.

Merci pour vos nombreux commentaires!

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Un aperçu de notre rituel quotidien...

De retour au bercail, nous apprécions chaque élément "de luxe" de notre quotidien : l'eau courante, l'eau chaude, la cuisine au gaz ou à l'électricité... Voici quelques moments ''exotiques'' de la vie de tous les jours en Haïti...

Ou et comment dort-on? Peut-on se laver? Y a t-il l'électricité? Que mangeons-nous? Comment s'organise la logistique et le transport? Bref, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'Expé-mission, sans jamais oser le demander...

photo Robert Lessard : Simon St-Hilaire prodiguant des conseils de cuisine à ses amies haïtiennes


Se laver : l'eau, un bien précieux
L'équipe loge dans deux maisons. Dans la maison de Belvil, il y a une vraie douche comme chez nous, par contre il n'y a pas d'accès à Internet.

À la maison de Delmas, on se douche à l'eau froide, à l'aide de sceaux. Il faut dire que la chaleur (température ambiante de 38 C) nous fait apprécier une bonne pluie froide sur tout le corps. André, l'un des employés de la maison, prend soin de remplir nos bidons d'eau (en noir sur la photo), et on utilise des sceaux de différentes dimensions pour ''tirer la chasse'' des toilettes, se laver le corps ou les mains.

Étant donné que la poussière et la pollution sont omniprésentes, à part en montagne, se laver prend ici tout une autre dimension et on prend vite goût à ce rituel qui permet d'économiser des litres d'eau.

L'histoire ne dit pas si chacun a conservé ce rituel une fois de retour à la maison...

photo : salle de bain d'une des chambres de filles, que le chanceux Serge Côté a partagé avec Catherine, Manon, Jessica et Florence!






L'électricité : courant alternatif
Lorsqu'on a la chance d'avoir l'électricité en Haïti, le courant est très alternatif! La remise sur pied du réseau après le séisme est un réel défi. Et, même avant le séisme du 12 janvier, le service d'électricité haïtien se résumait à dix heures de courant par jour fourni à environ un quart de la population.

Electricité d’Haïti (ED’H) éprouve de la difficulté à s’approvisionner en carburant et n'arrive pas à fournir à la demande de la clientèle. Il n'est pas rare que l'électricité soit coupée dans plusieurs quartiers pendant plusieurs jours, plongeant des quartiers dans le noir et sans accès à Internet. Pendant la tempête Tomas, la connexion était très lente mais j'ai tout de même pu alimenter ce blogue!

Les génératrices tournent donc durant toute la journée pour pouvoir alimenter les réfrigérateurs et avoir un peu de lumière le soir venu. Dans les camps de déplacés, on voit de nombreuses batteries d'auto attenantes aux tentes pour pouvoir avoir quelques heures d'éclairage.





Dormir et cuisiner : un privilège pour nous, même avec le chant du coq à 3 h du matin
Chez les hôtes de la maison de Belvil, Ketline et Thomas, nous avons pu nous régaler avec des spécialités haïtiennes plus délicieuses les unes que les autres. Les membres de la mission dorment soit dans une tente plantée dans le jardin, soit dans une chambre dans la maison (pas d'air climatisé mais des ventilateurs), soit sur un matelas de sol par terre. Cela ressemble à ça aussi dans la maison de Delmas, sauf que nous n'avons pas dormi dehors car il y a plus de chambres. Chapeau à Serge D. et à Marie-Josée qui ont dormi sous la tente toutes les nuits, même la nuit du passage de la tempête tropicale Tomas (Marie-Josée a quand même fait une petite incursion à l'intérieur cette nuit-là). Très vite, ils ne pouvaient plus se passer de leur ami le coq, dont l'horloge biologique était parfois un peu déréglée...

C'est Valérie qui s'occupe de la logistique de l'épicerie pour tout le groupe, pour ce qui est des petits déjeuners, de l'eau embouteillée et des soupers. Pour les dîners, à chacun de s'organiser, et nous avions apporté pour cela une cargaison de collations made in Quebec. Seule exception, mardi midi nous sommes allés manger un ''plat santé que l'on mange vite dans un resto rapide'', chez Épi d'Or, qui faisait aussi d'excellentes crêpes et crèmes glacées.

Avec l'aide de leurs employés, nos hôtes de la maison de Delmas, Wilsa et Nathalie, nous ont concocté d'excellents petits déjeuners à base d'omelette, saucisses, toasts au beurre de cacahuète, eh oui! Certains d'entre nous ont adoré l'odeur de la morue (poisson) à 8 h du matin. N'est-ce pas Nathalie et Robert, un peu de morue trempée dans le café le matin? Rien de mieux pour affronter une dure journée dans les rues de Port-au-Prince!






Le soir, les plats varient entre boulettes de viande ou de poisson, chitay (met épicé à base de chou, carottes et piment), avocats, accras de morue et mirliton farci (photo ci-contre).










Partout ailleurs au pays, la cuisine se fait au charbon de bois. Nous sommes bien conscients que nous avons vécu dans des conditions privilégiées pour mener cette mission à bien...

Voici l'endroit ou les employés de la maison dorment
et celui on l'on fait sécher le linge (on aperçoit au fond la génératrice qui fait fonctionner l'électricité dans la maison).














texte et photos F. Bourg